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Terres pour un corps qui s’en va

« Terres pour un corps qui s'en va » : à l'occasion d'une blessure en danse, j’ai du temps pour peindre mais je m'aperçois que mon corps me manque pour m’exprimer.

C’est à la suite d’un arrêt de travail que j’ai commencé à travailler sur la série « Terres pour un corps qui s’en va ». Je venais de me faire retirer le ménisque et j’en avais pour quelques mois de convalescence. Je me faisais une joie d’avoir un temps libre, dégagé des obligations de chantier et des culpabilités ordinaires qu’engendre une vieille maison. J’ai donc travaillé à l’atelier en recouvrant certains dessins que je trouvais « en dessous » par un medium de transparence mélangé avec de l’huile blanche.

Par la suite, je grattais à l’aide de scalpels, raclettes et autres ustensiles afin de faire apparaître des paysages en jachère et des terres oubliées. Il ne reste pas grand-chose de cette période. Assez tout de même, pour savoir que j’ai besoin de mon corps tout entier pour peindre et que sous le silence du blanc, il règne parfois, prémices de grand changement, un somptueux cortège d’or.

Notes d’atelier, juin 2008

L'Enceinte - Lieu d'accueil